Elise Parré

Élise Parré

Artiste membre du Groupe de recherches artistiques et culturelles sur l’Espace (GRACE) sur la base spatiale d’Hammaguir en 2018-2019.
Élise Parré est née en 1966. Elle s’intéresse aux déplacements physiques, symboliques, politiques et imaginaires d’un territoire à un autre, elle interroge nos modes de représentations et nos apprentissages. Sa pratique conjugue un travail d’imprégnation des terrains qu’elle parcourt ou dans lesquels elle a vécu, des recherches archivistiques et des mises en écho avec notre mémoire collective, nos images mentales et nos modalités de transmission. Élise Parré a participé au projet Delta Total au Palais de Tokyo en 2016, à l’exposition Collision à Migennes en 2021 ou encore à l’exposition Les incertitudes de l’Espace aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse en 2022. Elle enseigne également à l’École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen où elle a cofondé le master de création littéraire en 2012.

En 2019, Élise Parré rejoint après un appel à projets de création, le premier Groupe de recherches artistiques et culturelles sur l’Espace, organisé par l’Observatoire de l’Espace, avec l’auteur Michel Beretti et l’historien Jérôme Lamy. Ce programme triennal a ensuite réuni l’auteur Bernard Chambaz, le plasticien Bertrand Dezoteux et l’historien David Redon pour travailler sur la construction du Centre spatial guyanais puis l’artiste Benoît Géhanne, l’auteur Éric Pessan et la géographe Isabelle Sourbès-Verger sur la construction du Centre spatial de Toulouse en pleine politique de décentralisation. Les trois volets du GRACE ont eu pour ambition d’aborder l’histoire spatiale française au travers de ces infrastructures terrestres et des archives. En associant littérature, arts visuels et sciences humaines et sociales, chaque groupe a développé son propre système d’interprétation de la documentation pour déjouer les pièces de la fascination.

Pendant deux ans Miche Beretti, Jérôme Lamy et Élise Parré explorent les archives des débuts de l’aventure spatiales françaises avec comme point d’entrée la base spatiale d’Hammaguir en Algérie. Leur traversée historique les amène à s’intéresser également au laboratoire de recherche spatial nazi de Peenemünde (Allemagne) puis au développement après la Seconde guerre mondiale du Laboratoire de recherche en balistique et aérodynamique (LRBA) de Vernon (France) qui mobilisa des ingénieurs allemands. Leur collaboration a donné lieu à l’ouvrage La base spatiale d’Hammaguir et à l’exposition Dissipation au Cnes à Paris la même année.

Dans ce cadre, Élise Parré a réalisé un ensemble d’œuvres regroupé sous le titre Paysage corollaire, qui a rejoint la collection d’art contemporain de l’Observatoire de l’Espace du Cnes déposées aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. Les archives du CNES trouvent une place particulière dans ces créations et se mêlent à l’imaginaire intime de l’artiste.


Vue de l’installation Paysage corollaire dans l’exposition Dissipation au premier plan avec Abri et trajectoires et Strates et Étude atmosphérique à l’arrière-plan © CNES/P. Antoine

La vidéo La Base aborde l’histoire de la construction de la base spatiale française d’Hammaguir en Algérie. À travers des collages et des annotations, l’artiste évoque autant le contexte de l’après seconde guerre mondiale et la politique coloniale que la manière dont les Français s’adaptent au désert aussi bien dans leur vie quotidienne que pour leurs activités. La photographie d’un bunker en plein désert repérée dans les archives par Élise Parré entraine la création des sculptures Abri et trajectoires qui font échos à la question des besoins en infrastructure. L’ensemble de sérigraphies sur béton Strates évoque enfin la chronologie du développement des activités spatiales depuis la base militaire allemande de Peenmünde placée pendant la seconde guerre mondiale sous le commandement de l’ingénieur nazi Wernher Vaun Braun, au Laboratoire de recherche en balistique et aérodynamique (LRBA) de Vernon jusqu’à la base spatiale d’Hammaguir.


Élise Parré, La base, photogramme © Élise Parré


Élise Parré, Strates dans l’exposition Dissipation © CNES/P. Antoine

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